23 octobre 2016

Le marché de Dien Bien Phu

Après la tension du musée, rien de tel qu'un petit marché local pour se redonner le moral. Nous avons trouvé par hasard celui de Dien Bien Phu, le long du fleuve rouge. Il est très animé et riche en fruits, légumes mais aussi poissons et viandes. Nous sentons déjà que nous allons aimer la nourriture du pays !! Dans ce marché, certains étals sont disposés à même le sol. Nous avançons entre les piétons, les vélos et les mobylettes, au milieu des couleurs et des parfums. Quant à la fraicheur des produits, rien à dire !! Les poules et les poissons sont bien vivants, et certains poissons, en partie découpés, bougent encore !

De l'autre côté de la rive où se tient le marché, un paysan laboure avec son buffle. Nous sommes pourtant en plein centre de Dien Bien Phu !

Canards grillés. Rôtisserie bien appétissante !


Pour découper les anguilles, cette femme leur plante la tête dans un clou, l'ouvre en deux et la vide en deux temps trois mouvements !





Dien Bien Phu et le sacre d'Ho Chi Minh


L'arrivée au Vietnam par la frontière laotienne s'est déroulée sans aucune anicroche. L'accord pour le visa gratuit de 15 jours s'est fait sans problème et nous réalisons une fois de plus la chance que nous avons de voyager avec un passeport français. 

Sur la route vietnamienne en direction de Dien Bien Phu, les travaux de réfection juste après la frontière obligent notre bus à faire halte quelques instants pour laisser passer les camions et autres véhicules à moteur qui ont du mal à franchir la zone empierrée. Il faut reconnaître que certains sont particulièrement bien chargés...




Nous passons notre premier après-midi au Vietnam dans la ville de Dien Bien Phu. Nous y avons visité le monument de la victoire dédié à la guerre d'Indochine, puis le musée consacré à la fameuse bataille de Dien Bien Phu. Là, nous prenons toute la mesure du passé français au Vietnam et du poids de la guerre d'Indochine, puis de la guerre du Vietnam, pour ce pays qui a réussi à gagner son indépendance. 
Bref rappel historique, Dien Bien Phu est la bataille entre les forces vietminh du nord du Vietnam et les français associés aux vietnamiens du sud. Elle s'est déroulée entre le 20 novembre 1953 et le 7 mai 1954. Ce fut une bataille décisive pour les vietminh qui gagnèrent et obtinrent ensuite, lors des accords de Genève, la partition du Vietnam et une première indépendance pour le nord Vietnam.

Combattants vietnamiens

La fresque rappelle l'importance du soutien de la population, sans qui la victoire n'aurait pas été possible. Les femmes notamment ont joué un rôle capital.

Toute la population a aidé au transport des armes et des vivres nécessaires à l'armée vietnamienne, donnée totalement négligée par les militaires français

La fresque n'oublie pas de montrer la défaite des français, obligés de se rendre face à la pugnacité des troupes vietnamiennes.




Le monument de la victoire, en haut de la colline D1, au centre de la ville
Au musée, nous sommes confrontés à une certaine forme de propagande vietnamienne qui ne se lasse pas de vanter les mérites de ses combattants et de la population contre une armée française défaillante, présentée comme affaiblie, faible psychologiquement et alcoolisée... Cela nous fait penser à la propagande militaire qui sévissait en France pendant la première et la seconde guerre mondiale. Néanmoins, la comparaison s'arrête ici et l'on sent bien le patriotisme populaire sous jacent et l'immense fierté d'avoir su vaincre les envahisseurs de l'Occident, en mobilisant toutes les ressources du pays. C'est intéressant d'autant que nos cours d'histoire ne nous décrivaient pas la bataille de Dien Bien Phu sous cet angle ! Ici, on découvre que les français avaient sous estimé la capacité des vietnamiens à s'armer sur ce terrain. Ils ont installé leur camp dans une cuvette, entourée de plusieurs collines dans lesquelles les vietnamiens se sont installés dans des tranchées. Ils n'avaient ensuite plus qu'à tirer sur les français, bien visibles au milieu, un peu comme si les français étaient dans un stade et les vietminhs dans les gradins... Le pire c'est que le colonel en charge de l'armée française a été décoré au cours de la bataille, malgré cette faute stratégique hallucinante !
Au Vietnam, Ho Chi Minh, un des généraux vietnamien, futur Président du pays, est un héros et nous allons le voir partout pendant notre séjour, pas seulement sur les billets de banque !! 
Les généraux vietnamiens préparent le plan de bataille
Ho Chi Minh
Dien Bien Phu était une guerre de tranchées

Maquette des tranchées sur une des collines

Le soutien de la population qui a préparé les routes et emmené vivres et ravitaillements aux soldats

Un des vélos qu a servit au ravitaillement des troupes par la population
Lors de la bataille, des troupes alliées aux français furent envoyées par parachutes, ainsi que des vivres qui malheureusement tombèrent dans les mains des vietminhs

Bombardements sur le champ de bataille

Soldats vietminh en embuscade


Origine des soldats engagés dans la bataille. L'armée française était toujours aussi cosmopolite !!

Les soldats français sont présentés déprimés et alcoolisés
Pour bien insister, une vitrine rassemble quelques-unes des bouteilles retrouvées sur le champ de bataille
Lettres de remerciements de soldats français prisonniers, puis libérés. L'humanité des vietminhs est hautement mise en valeur mais il n'est fait mention nul part des 7000 prisonniers (sur 10000) qui ne sont jamais revenus des camps....
La victoire de Dien Bien Phu est encore fêtée aujourd'hui et l’héroïsme des soldats et de la population sont mis à l'honneur



Comme toutes les batailles, Dien Bien Phu a été un massacre et de nombreux soldats sont morts sur le champ de bataille. Face au musée, un cimetière leur rend un dernier hommage mérité. En revanche, pas de cimetière pour les soldats français qui ont été enterrés vite fait, on ne sait trop où. De nombreuses tombes appartiennent à des soldates morts avant 20 ans. Quelle tristesse.... On se sent un peu mal après tout ça et être français est soudain lourd à porter ! 




20 octobre 2016

Dernière étape avant la frontière : Muang Khua


Muang Khua est une ville-étape, un passage obligé pour aller au Vietnam en venant du Sud du Laos. 
La traversée en bateau depuis Muang Ngoi dure environ 3 heures. La Nam Ou est toujours aussi paisible et agréable.

La vallée de la Nam Ou, vue depuis le bateau au départ de Muang Ngoi

Quelques petits rapides en cette fin de saison des pluies

Le long de la rive, des habitats dispersés de cultivateurs

Le travail des champs sur les rives pentues de la rivière

Radeau en bambou pour transporter les longues tiges de bambou

Au milieu de la rivière, une usine de tri des roches charriées par les eaux, peut-être, des orpailleurs



Au premier abord, Muang Khua n'offre rien de très intéressant. La ville n'est pas très jolie et ne propose par beaucoup d'infrastructure touristique. Mais l'accueil des habitants est chaleureux et nous nous plaisons tout de suite dans la ville où nous sommes quasiment les seuls touristes. 
 

Une rue de la ville, à deux pas de notre Guest House

Toujours du linge à sécher...

Un filet de pêcheur




L'embarcadère de la ville


Un carreleur, avec pignon sur rue

Vue sur le Nam Ou


Après avoir trouvé l'hôtel, nous nous reposons au bord de la rivière. Louison, hyper actif, en profite pour aider deux habitants qui enlèvent du sable afin de dégager les anciennes toilettes, recouvertes par le sable lors de la dernière inondation. Il fera une bonne heure de pelletée, avec mon aide, sous le regard étonné des travailleurs !




Sur la plage, des cochons dans leur petite cabane


On croise aussi régulièrement des villageois issus des ethnies du nord du Laos qui descendent des montagnes, vêtus de leurs habits traditionnels. Ce sont des Laos Soung, parmi lesquels on trouve des Hmongs, des Akha et des Yao. Ils ont leur propre langue et leurs coutumes, mais le ravitaillement de denrées au marché et de seaux en plastique à la ville est essentiel. Il viennent également au marché pour vendre leurs propres productions.

Des femmes descendent de la montagne pour acheter des seaux et autre ustensiles en plastique


Le marché quotidien



L'intérieur d'une cuisine

Rencontre avec un chasseur (écureuil et oiseau) lors d'une balade vers un village en montagne. Louison tient son fusil de chasse d'une forme étonnante
Les barrages chinois en construction... les paysages changent vite et l’électricité est exportée. D'où la colère des laotiens qui commencent à attaquer les bus de touristes chinois, très envahissants....


Notre première randonnée a pour objectif une cascade que nous allons chercher en aval de la Nam Ou. Nous nous perdons le long d'un petit ruisseau pour, finalement, découvrir une toute petite chute d'eau de 2 mètres avec un bassin pour se rafraichir. Louison et Eric en profitent pour monter un petit barrage. Et, j'en profite pour photographier les libellules.





La Ville est coupée en deux par la rivière. Deux ponts permettent de traverser : un pont de béton pour les véhicules et un pont suspendu en bois pour les piétons.



Sur les pentes du rivage, en contrebas du pont, des enfants jouent à glisser dans l'argile détrempé. Un merveilleux terrain de glissage dans lequel Louison s'est totalement éclaté. Il a eu un peu mal aux fesses les jours suivants, mais rien de bien grave !!




Après la descente, il faut remonter la pente. Attention, ça glisse !

Notre restaurant préféré a été une petite baraque où l'on mangeait des soupes. La patronne était tellement gentille que nous y sommes revenus plusieurs fois. Nous y avons attendu que la pluie cesse et surtout nous y avons goûté aux scarabées que notre cuisinière a ténu à nous préparer en apéritif. Franchement, ils étaient délicieux, croquants et légèrement caramélisés. N'hésitez pas à y goûter !












L'heure du départ a sonné. Nous voici dans le bus à destination du Vietnam. Avant de partir, nous profitons des derniers moments pour apprécier quelques produits locaux. 

Des sortes de coquillages farcis

Bambous


Larves d'abeilles

Salon de coiffure


Sur la route, une vue du dessus des nuages, une des dernières images du Laos que nous emporterons...